Comment les "nationes" s'organisaient dans la ville ? Qu'est-ce qu'une diaspora ? Quelles sont les réactions des autorités face aux nouveaux-arrivants ? Comment parvenait-on à garder des liens malgré les distances ? À ces questions - et à bien d'autres - cet ouvrage propose de répondre à partir de réflexions d'enseignants et chercheurs, en associant aux synthèses bibliographiques des études de cas. L'ouvrage est formé par des chapitres thématiques et se divise en deux parties, l'une consacrée aux communautés - les morisques, les tsiganes, les esclaves - en tant qu'acteurs de la mobilité, l'autre centrée sur les espaces et les lieux (les fondouks des marchands, les bagnes, les routes maritimes, et ainsi de suite). En réunissant les contributions de spécialistes internationaux dans un seul ouvrage, ce volume se veut un outil de travail capable d'accompagner les candidats à la préparation au concours de l'agrégation
The debate on common spaces inside buildings is linked to twentieth-century forms of popular housing, often devoid of places and opportunities to share a space which is conceived as fragmented and not collective. In recent years, an interest in the appropriation of urban space from the bottom up and the unanimous recognition of the need for places to meet within (or annexed to) buildings, have led to the definition of these 'intermediate spaces' as an essential part of living together. Compared to these common spaces, early modern houses pose an essential question: how was proximity within buildings structured, prior to the birth of intimacy? The well-known different perception of promiscuity, in fact, allowed a different structuring of collective housing and a physical proximity that coexisted with the strong social distance sanctioned by inequality by birth. To answer this question, the article examines the types of intermediate spaces, called loci comuni – stairs, landings, passages and courtyards – rather well-known in noble residences, much less in the houses of the popular classes. Through sources such as the fund of the Presidenza delle strade, inventories, land registers, notarial deeds of sale of houses and experts' estimations, the article will investigate the uses of these spaces made by their inhabitants.
La possession de biens meubles tels que les outils de travail était un atout dans les stratégies de survie, permettant aux hommes et aux femmes issus de classes populaires de commencer une activité professionnelle, mais aussi de disposer d'un capital potentiel. Cet article est centré sur les outils de travail dans leur relation aux formes de labeur caractérisées par la mobilité – d'une part, la mobilité professionnelle et spatiale des individus, d'autre part, l'évolution des activités menées dans le même atelier ou boutique au fil des années. Dans la première partie, l'article se penche sur le turn-over qui caractérisait les boutiques et les ateliers de Rome au xvii e siècle, grâce à une approche longitudinale réalisée à partir de sources sérielles telles que les Stati d'anime (états des âmes). En utilisant les archives de la Presidenza delle strade (présidence des rues), la deuxième partie a pour objet la contiguïté des usages entre les lieux de travail et les espaces résidentiels, avec une attention spécifique au travail des chambrelans. Enfin, dans la dernière partie, les formes de circulation et d'échanges de biens mobiliers sont examinées (prêts, locations, gage et transmission par héritage).
International audience ; The article focuses on rural migrants from Papal States in the 17th and 18th centuries. It aims to describe patterns of internal migration closely linked to circular mobility practices. The context of pre-unitary Italy is particularly interesting in the study of internal migration, since the political fragmentation of the peninsula is overlaid by the multiplicity of social and legal affiliations. In the first part, the article takes into consideration the social profiles and pathways of rural migrants, which include both agricultural works, often seasonal, and the use of "welfare" structures in Rome as specific features. Then, winegrowers will be examined more closely, in order to stress out the internal differentiation of the rural migrant population, but also to take into account the authorities' reaction towards these inhabitants, who are both mobile and yet a part of the urban community. In order to do so, the article relies on sources such as parish registers of the states of souls, processetti matrimoniali and archival records of roman hospices and hospitals. ; L'article porte sur les migrants ruraux des États pontificaux aux 17e et 18e siècles. Il a pour but de décrire des modèles de migration interne étroitement liés aux pratiques de mobilité circulaire. Le contexte de l'Italie pré-unitaire est particulièrement intéressant dans l'étude des migrations internes, puisqu'à la fragmentation politique de la péninsule se superpose la multiplicité des appartenances sociales et juridiques. Dans la première partie, l'article prend en considération les profils sociaux et les parcours de mobilité interne des migrants ruraux, qui se développent entre les deux pôles du travail agricole, souvent saisonnier, et du recours aux structures de welfare de Rome, une grande ville capitale. Ensuite, les vignerons, en tant que « figures de la mobilité » par excellence, seront examinés de plus près afin de dégager davantage les différenciations internes à la population des migrants ruraux, mais aussi afin de prendre en compte la réaction des autorités vis-à-vis de ces habitants à la fois mobiles et faisant pourtant partie intégrante de la communauté urbaine. Pour ce faire, l'article s'appuie sur des sources telles que les registres paroissiaux des états des âmes, les processetti matrimoniali, les fonds des hospices et des hôpitaux de la ville. ; L'articolo tratta il tema dei migranti rurali nello Stato Pontificio tra il XVII e il XVIII secolo; lo scopo è quello d'illustrare gli schemi di migrazione interna strettamente legati a quelli di mobilità circolare. Il contesto dell'Italia preunitaria è particolarmente interessante nello studio delle migrazioni interne, poiché alla frammentazione politica della penisola si sovrappongono le molteplici appartenenze sociali e giuridiche. Nella prima parte, l'articolo prende in considerazione i profili sociali e i percorsi di mobilità interna dei migranti rurali, che si sviluppano tra i due poli del lavoro agricolo, spesso stagionale, e del ricorso alle strutture del "welfare" di Roma, una grande città capitale. In seguito, saranno analizzati più da vicino i vignaioli, "figure della mobilità" per eccellenza. Ciò permetterà di mettere in luce la diversificazione all'interno della popolazione migratoria rurale e di prendere in considerazione la reazione delle autorità nei confronti di questi cittadini allo stesso tempo ambulanti e integrati nella comunità urbana. Per fare ciò, l'articolo si avvale di fonti quali i registri parrocchiali dello stato delle anime, i processetti matrimoniali, i fondi degli ospizi e degli ospedali della città.
International audience ; The article focuses on rural migrants from Papal States in the 17th and 18th centuries. It aims to describe patterns of internal migration closely linked to circular mobility practices. The context of pre-unitary Italy is particularly interesting in the study of internal migration, since the political fragmentation of the peninsula is overlaid by the multiplicity of social and legal affiliations. In the first part, the article takes into consideration the social profiles and pathways of rural migrants, which include both agricultural works, often seasonal, and the use of "welfare" structures in Rome as specific features. Then, winegrowers will be examined more closely, in order to stress out the internal differentiation of the rural migrant population, but also to take into account the authorities' reaction towards these inhabitants, who are both mobile and yet a part of the urban community. In order to do so, the article relies on sources such as parish registers of the states of souls, processetti matrimoniali and archival records of roman hospices and hospitals. ; L'article porte sur les migrants ruraux des États pontificaux aux 17e et 18e siècles. Il a pour but de décrire des modèles de migration interne étroitement liés aux pratiques de mobilité circulaire. Le contexte de l'Italie pré-unitaire est particulièrement intéressant dans l'étude des migrations internes, puisqu'à la fragmentation politique de la péninsule se superpose la multiplicité des appartenances sociales et juridiques. Dans la première partie, l'article prend en considération les profils sociaux et les parcours de mobilité interne des migrants ruraux, qui se développent entre les deux pôles du travail agricole, souvent saisonnier, et du recours aux structures de welfare de Rome, une grande ville capitale. Ensuite, les vignerons, en tant que « figures de la mobilité » par excellence, seront examinés de plus près afin de dégager davantage les différenciations internes à la population des migrants ruraux, mais aussi afin ...
Employing Norbert Elias's notion of figuration and referring to models based on the relational nature of power (patron-client, entrepreneur and big-man relationships), this article highlights how the relationship between the elite and the lower classes played a crucial role in the establishment of local power in Rome. The high degree of social mobility amongst the Roman elite made the neighborhood a politically open space: an official list of the aristocracy's members was not available until the eighteenth century, and the Statute of Rome (1580) simply defined eligible candidates for local offices as "illustrious men of the neighborhood." In this context, strong territorial connections were key when it came to gaining local power. An interconnected network of relationships linked the lower classes and noble families vertically. Through judicial sources, notarial records, and account books, this article presents the highly personalized nature of exchanges between the elite and the lower classes in addition to the complex web of economic transactions and social relations which was essential to creating a local network of clients.
RésuméÀ travers l'utilisation de la notion de configuration de Norbert Elias et de modèles fondés sur la nature relationnelle du pouvoir (la relation patron-client, l'entrepreneur et le bigman), l'article a pour but de porter l'attention sur le rôle clé joué par les liens entre les élites et les couches populaires dans le processus de construction du pouvoir local. La forte mobilité sociale des élites romaines fait du quartier un espace politiquement ouvert: aucune liste officielle des membres de l'aristocratie n'existe avant le XVIIIe siècle, et le Statut de Rome (1580) se contente de définir le candidat aux charges municipales comme « un homme illustre du quartier ». Dans ce contexte, l'ancrage territorial est un élément essentiel dans la conquête du pouvoir local. Des chaînes d'interrelations unissent verticalement les couches les plus basses de la population aux familles de la noblesse. Grâce à des sources judiciaires, aux actes notariés et aux livres de comptes, l'article s'attache à montrer la forte personnalisation des échanges entre élites et couches populaires et l'enchevêtrement entre transactions économiques et relations sociales, ce qui est à la base de la formation de réseaux de clientèle locaux.